New York
Posté : 29 avr. 2022, 13:07
Bonjour tous,
Ainsi donc, j'ai passé la semaine dernière à New York, où nous résidions aux abords du Washington Square Park, dans Greenwich Village (quartier universitaire, New York University) ; nous logions plus précisément au Washington Square Hotel, qui est une sorte de monument de l'histoire du rock'n'roll du fait qu'il a hébergé tour à tour, dans son histoire, des Rolling Stones (première tournée américaine, 1960 et quelques) aux B-52's quand ils allaient jouer au CBGB, en passant par Dee Dee Ramone ou encore Bob Dylan et Joan Baez.
A la fin des années 80, j'avais passé un moment à étudier aux USA (Ohio State University, Columbus) ; à la toute fin de mon séjour, alors que j'avais déjà mon billet d'avion entre Columbus et Paris (via JFK), il me restait quelques jours disponibles avant le grand retour en France, quelques jours que je n'envisageais pas un instant de passer à me morfondre à Columbus -- d'autant que tous les étudiants se seraient déjà fait la malle vers d'autres cieux. Et donc, j'avais choisi d'aller visiter New York. Problème : je n'avais plus un sou devant moi, mon banquier français était pire qu'une tique à s'énerver d'un tout petit découvert de rien du tout (hum), et il me fallait donc payer mon voyage jusqu'à New-York ainsi que ma subsistance sur place (pour le logement, je me faisais prêter son appartement de Harlem par un copain américain, ce qui simplifiait bien les choses). Solution : j'avais tapé -- déjà sur des Mac, à l'époque -- les mémoires de fin d'études d'un certain nombre d'étudiants ; je ne sais plus si je facturais un ou deux dollars la page, toujours est-il que ça m'avait permis de payer le Greyhound (service de cars qui sillonnent le pays) entre l'Ohio et New-York (une grosse nuit de voyage), ainsi qu'un peu d'argent de poche à dépenser sur place. J'avais mis de côté les quelques dollars nécessaires pour, le jour dit, avoir de quoi payer le ticket de métro entre Manhattan et JFK (le sens des priorités...), et roulez jeunesse. J'avais débarqué à NYC par la Grand Central Station, un peu en retrait de la 5ème Avenue ; j'avais instantanément compris, rien qu'en mettant le nez dehors, ce que pouvait signifier l'expression "Big Apple". Et j'avais descendu la 5ème Avenue, qui se termine au sud sur... Whashington Square Park.
Bref, tel que je vous parle, je reviens tout juste d'un gros trip nostalgie, trente et quelques années plus tard. Les étudiants new-yorkais sont comme ceux de l'Ohio, comme du reste du monde d'ailleurs : le vendredi soir, ils se lâchent. J'ai donc passé une partie de la soirée de vendredi dernier sur le Washington Square Park, qui m'a presque redonné mes vingt ans. Pendant quelques dizaines de minutes, du moins.
J'ai tout de même consenti à quelques visites culturelles ou assimilées, un peu obligé vu qu'on avait pris les mômes avec nous : le MET, le Guggenheim, l'Empire State Building, la Statue de la Liberté, etc. Je n'en retiendrai qu'une image, celle du Mémorial de Ground Zero. En gros, deux fontaines d'une soixantaine de mètres de côté chacune, encadrées de parapets en granit sur lesquels sont gravés les noms des victimes, qui ont été ventilées entre employés du WTC / pompiers / policiers / employés du Pentagone / etc. En regardant les prénoms, j'ai été sidéré par le sex-ratio des employés du WTC : il fallait en général dix hommes pour tomber sur une femme (inutile de préciser que si on s'intéresse aux pompiers ou aux policiers, ça ne va pas en s'arrangeant, mais bon). Ce mémorial n'est donc pas seulement celui de la barbarie terroriste, c'est aussi celui d'une discrimination sexiste qui me donne le vertige.
Et ah oui, on m'avait dit de faire des photos. Heu, comment dire ? Ca se passait bien jusqu'au troisième jour où, alors que j'étais tranquillement installé sur Madison Square par un matin radieux, j'ai voulu prendre des photos du contraste magnifique entre le vert tendre des feuilles des arbres qui bourgeonnaient, et le froid minéral du béton et du verre fumé des immeubles qui cernaient le parc. Je me dirige donc vers le parc, appareil photo en main et nez en l'air à la recherche d'un joli sujet, et paf je m'encouble dans un obstacle inconnu. Je me suis relevé sans dommage. Je ne peux hélas pas en dire autant de feu mon appareil photo...
Ainsi donc, j'ai passé la semaine dernière à New York, où nous résidions aux abords du Washington Square Park, dans Greenwich Village (quartier universitaire, New York University) ; nous logions plus précisément au Washington Square Hotel, qui est une sorte de monument de l'histoire du rock'n'roll du fait qu'il a hébergé tour à tour, dans son histoire, des Rolling Stones (première tournée américaine, 1960 et quelques) aux B-52's quand ils allaient jouer au CBGB, en passant par Dee Dee Ramone ou encore Bob Dylan et Joan Baez.
A la fin des années 80, j'avais passé un moment à étudier aux USA (Ohio State University, Columbus) ; à la toute fin de mon séjour, alors que j'avais déjà mon billet d'avion entre Columbus et Paris (via JFK), il me restait quelques jours disponibles avant le grand retour en France, quelques jours que je n'envisageais pas un instant de passer à me morfondre à Columbus -- d'autant que tous les étudiants se seraient déjà fait la malle vers d'autres cieux. Et donc, j'avais choisi d'aller visiter New York. Problème : je n'avais plus un sou devant moi, mon banquier français était pire qu'une tique à s'énerver d'un tout petit découvert de rien du tout (hum), et il me fallait donc payer mon voyage jusqu'à New-York ainsi que ma subsistance sur place (pour le logement, je me faisais prêter son appartement de Harlem par un copain américain, ce qui simplifiait bien les choses). Solution : j'avais tapé -- déjà sur des Mac, à l'époque -- les mémoires de fin d'études d'un certain nombre d'étudiants ; je ne sais plus si je facturais un ou deux dollars la page, toujours est-il que ça m'avait permis de payer le Greyhound (service de cars qui sillonnent le pays) entre l'Ohio et New-York (une grosse nuit de voyage), ainsi qu'un peu d'argent de poche à dépenser sur place. J'avais mis de côté les quelques dollars nécessaires pour, le jour dit, avoir de quoi payer le ticket de métro entre Manhattan et JFK (le sens des priorités...), et roulez jeunesse. J'avais débarqué à NYC par la Grand Central Station, un peu en retrait de la 5ème Avenue ; j'avais instantanément compris, rien qu'en mettant le nez dehors, ce que pouvait signifier l'expression "Big Apple". Et j'avais descendu la 5ème Avenue, qui se termine au sud sur... Whashington Square Park.
Bref, tel que je vous parle, je reviens tout juste d'un gros trip nostalgie, trente et quelques années plus tard. Les étudiants new-yorkais sont comme ceux de l'Ohio, comme du reste du monde d'ailleurs : le vendredi soir, ils se lâchent. J'ai donc passé une partie de la soirée de vendredi dernier sur le Washington Square Park, qui m'a presque redonné mes vingt ans. Pendant quelques dizaines de minutes, du moins.
J'ai tout de même consenti à quelques visites culturelles ou assimilées, un peu obligé vu qu'on avait pris les mômes avec nous : le MET, le Guggenheim, l'Empire State Building, la Statue de la Liberté, etc. Je n'en retiendrai qu'une image, celle du Mémorial de Ground Zero. En gros, deux fontaines d'une soixantaine de mètres de côté chacune, encadrées de parapets en granit sur lesquels sont gravés les noms des victimes, qui ont été ventilées entre employés du WTC / pompiers / policiers / employés du Pentagone / etc. En regardant les prénoms, j'ai été sidéré par le sex-ratio des employés du WTC : il fallait en général dix hommes pour tomber sur une femme (inutile de préciser que si on s'intéresse aux pompiers ou aux policiers, ça ne va pas en s'arrangeant, mais bon). Ce mémorial n'est donc pas seulement celui de la barbarie terroriste, c'est aussi celui d'une discrimination sexiste qui me donne le vertige.
Et ah oui, on m'avait dit de faire des photos. Heu, comment dire ? Ca se passait bien jusqu'au troisième jour où, alors que j'étais tranquillement installé sur Madison Square par un matin radieux, j'ai voulu prendre des photos du contraste magnifique entre le vert tendre des feuilles des arbres qui bourgeonnaient, et le froid minéral du béton et du verre fumé des immeubles qui cernaient le parc. Je me dirige donc vers le parc, appareil photo en main et nez en l'air à la recherche d'un joli sujet, et paf je m'encouble dans un obstacle inconnu. Je me suis relevé sans dommage. Je ne peux hélas pas en dire autant de feu mon appareil photo...