Ce n'est pas si bizarre que ça dans la mesure où une forme progressive, qu'elle soit primaire ou secondaire, ne présente pas forcément (et n'ailleurs, ne présente en général pas) de composante RAW, mais uniquement une composante PIRA. Cette composante PIRA resterait inflammatoire, mais plus du tout de la même façon :PatrickS a écrit :Pour diagnostiquer une sep, il n'y a pas QUE l'IRM. C'est l'examen clinique, la ponction lombaire, l'EMG... plus l'IRM.
Moi, avec ma primaire progressive, je n'ai jamais eu de plaques actives. Bizarre
- dans le cas des poussées qu'on rencontre dans les formes récurrentes-rémittentes, mais aussi dans certaines formes progressives (RAW), ces poussées sont causées par la rupture temporaire (le temps de la poussée) de la barrière hémato-encéphalique. Cette rupture laisse alors passer des lymphocytes qui viennent de l'extérieur du système nerveux central (lymphocytes périphériques, donc) et en profitent pour venir croquer de la myéline centrale. Ces lymphocytes périphériques provoquent des foyers d'inflammation aux endroits de rupture de la BHE, qui se traduiront sur l'IRM avec gadolinium par des "plaques actives".
- dans le cas de la progression insidieuse propre aux formes progressives (PIRA), il s'agit également d'un processus inflammatoire, mais "à bas bruit", c'est à dire comme un feu qui couve, genre un feu de tourbe, par opposition aux bûchers que représentent les poussées. Ce processus inflammatoire ne nécessite aucune rupture de la BHE, puisqu'on le suppose causé par certaines cellules gliales naturellement présentes dans le snc, comme en particulier les astrocytes. Comme ce processus inflammatoire ne nécessite aucune rupture de la BHE, l'IRM ne montrera pas la moindre lésion active.
Pour rappel, les "lésions actives" ne sont mises en évidence sur l'IRM qu'après injection de gadolinium, lequel gadolinium est une molécule suffisamment grosse pour ne pas pouvoir franchir la BHE tant que celle-ci reste étanche : elle ne peut la franchir qu'en cas de rupture de cette BHE. Ce que l'IRM montre alors n'est pas une lésion qui se mettrait à clignoter sous l'influence du gadolinium, mais la simple présence de gadolinium qui a "fui" à cet endroit (tant que le gado reste dans les capillaires sanguins du cerveau, c'est à dire tant que la BHE n'est pas rompue, ces capillaires sont de toute façon beaucoup trop fins pour être vus sur l'IRM, ils sont bien en dessous de la résolution de la bête, et le gado qu'on t'a injecté reste par conséquent invisible sur les clichés). La méthode utilisée est somme toute relativement proche de celle qui consiste à gonfler une chambre à air percée, sauf qu'on ne sait pas où, et à la plonger dans une bassine d'eau pour localiser la fuite : là où ça fait des bulles, la barrière air du pneu / eau de la bassine est rompue ; là où l'IRM met en évidence la présence de gado qui a fui des capillaires sanguins, la barrière sang / cerveau est rompue, on en déduit que des lymphocytes périphériques en ont également profité pour passer et qu'il y a forcément inflammation en cet endroit. C'est assez trivial, l'imagerie médicale, en fait .