Chronique ? vous avez dit chronique !?

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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par Nostromo »

Yo mag,
maglight a écrit :Je pense surtout, que j'étais arrivée, juste au moment du changement de menu Macdo !
Je pense que c'est un "cas limite", pour beaucoup une affaire d'interprétation, et qu'à vrai dire la version 2017 n'a rien apporté de nouveau sur ce point : avec la version 2010 des critères (clique !), étais-tu éligible ? Déjà, sur le tableau, tu étais dans le cas avec 1 poussée (première colonne) et 1 lésion clinique objective (CIS) (deuxième colonne). Il fallait donc démontrer à la fois la DIS, mais ça se faisait les doigts dans le nez, puisque tu présentais "de multiples lésions ne prenant pas le contraste, placées idéalement", et la DIT, qui est toujours un chouilla plus compliquée. La sous-section qui nous intéresse est la "présence simultanée de lésions prenant le gadolinium et ne le prenant pas". Pour les lésions ne le prenant pas, facile, cf. plus haut avec la DIS, ne restait plus qu'à démontrer la présence d'au moins une lésion qui prenait le gadolinium.

J'espère que tu as suivi jusqu'ici, parce que c'est maintenant que ça se complique :mrgreen:. On va commencer par essayer de comprendre ce que signifie "lésion prenant le gadolinium".

Le principe de fonctionnement du gadolinium quand il rehausse le contraste d'une lésion active, n'est pas de réagir différemment quand il rencontre une inflammation en cours, en fait c'est beaucoup plus trivial : le gadolinium est une grosse molécule, suffisamment grosse pour ne pas pouvoir franchir la barrière hémato-encéphalique en temps normal, mais suffisamment petite pour pouvoir la franchir quand elle est devenue poreuse au point de laisser passer les lymphocytes qui vont aller bouffer la myéline. Cette rupture de la BHE est une condition nécessaire à une inflammation du système nerveux central : pas d'inflammation possible dans le système nerveux central avec une BHE en bon état. En cas de rupture de la BHE à tel et tel endroits, le gadolinium va donc pouvoir la franchir, et aller se répandre dans toutes les zones où elle aura été rompue. Il se trouve par ailleurs que le gadolinium, vu que c'est un métal qui en plus présente des propriétés magnétiques, va réagir de façon très particulière à l'IRM (tu te rappelles qu'on te fait enlever tout ce qui était métallique avant d'entrer dans la machine ?). Par conséquent, toutes les zones où il aura pu, du seul fait de la rupture de la BHE, se répandre, apparaîtront un peu comme Las Vegas sur les clichés. Vu que si le gado a pu passer, alors les lymphocytes ont eux aussi pu passer, et qu'ils n'ont pas fait le déplacement pour rien, on en déduit la présence d'inflammations en cours sur ces zones rehaussées.

Le hic, maintenant, est que le nerf optique est particulièrement fin, et qu'il n'y en a qu'un par œil. Ses atteintes par la sep sont certes en tous points comparables à celles qui peuvent avoir lieu ailleurs dans le SNC, i.e. elles impliquent une rupture de la BHE et donc la traversée de celle-ci par les lymphocytes, comme par le gadolinium. Sauf qu'avec la résolution standard des IRM, étant donné la finesse du nerf optique, les zones où le gado va pouvoir se répandre, si elles sont très probablement présentes, seront trop ténues pour pouvoir être observées. Elles sont donc très probablement présentes, mais peut-être ne le sont-elles pas, on n'a pas les moyens d'en être sûr à 100%. 99,9%, mais pas 100...

Quoi qu'il en soit, si tu compares les critères du menu 2017 : "présence simultanée de lésions qui prennent le contraste et de lésions qui ne le prennent pas" avec ceux du menu 2010 : "présence simultanée de lésions asymptomatiques prenant le gadolinium et ne le prenant pas", tu peux chercher un moment ce qui a changé entre 2010 et 2017... A part le "asymptomatique" dont je ne vois pas trop ce qu'il apporte, pschittt.
Je me demande même s'il n'a pas changer de métier depuis.
Aux dernières nouvelles, il était parti élever des moutons sur le Larzac riree
En revanche, je n'avais pas de présence de BOC ajoutée. Ce qui a du un peu le freiner, quand même.
L'absence de boc ne préjuge de rien, pas même d'une évolution ultérieure plus tranquille (on l'a longtemps cru, et puis plus du tout), nous sommes quelques-uns ici à ne pas en avoir dont nous deux mais aussi Audrey, liste qui ne se veut pas exhaustive. A cause de ça que je m'étais fait offrir deux ponctions lombaires pour le prix d'une : quand la première était revenue vierge, en voyant l'état dans lequel j'étais, les toubibs refusaient d'y croire, ils étaient persuadés d'avoir merdé quelque part, donc on va la refaire ! :shock:
Qu'est-ce qui distingue un patient atteint d'un Syndrome clinique isolé de 2016, d'un jeune sépien diagnostiqué en 2021, consécutivement à une première poussée ?
Relis les critères 2010, en particulier IRM : ils ne sont vraiment pas différents... Le principal changement de 2017 est qu'on a ajouté la présence de boc IgG dans la ponction lombaire pour démontrer la DIT, avant 2017 il n'y avait même pas besoin de se soucier de ce que la PL pouvait bien raconter (ce n'est qu'en 2017 que la PL est apparue dans les critères de diagnostic des sep récurrentes-rémittentes, sisi).
Et dans ton cas, puisqu'on a évoqué le mien ?
Pourraient-t-ils dire que tu es malade chronique, avec un trou de 20 ans, qui perdure, sans augmentation manifeste du PIRA ?
j'aimerais bien l'avis de Gout, sur cette question, tient !
Bah ça tombe bien, je le lui avais demandé : "on ne guérit pas de la sep". Simple :). Avec mon Babinski, ma "discrète instabilité à la marche" (marche discrètement spastique, en fait) et mon hyperréflexie au moindre coup de marteau dans le genou, je ne fais pas illusion plus de dix secondes à l'examen clinique : je présente des signes cliniques aussi objectifs que "subnormaux" :D. Et si tu me fais passer une IRM, je ne te raconte même pas, donc à quoi bon ?

Pour essayer de répondre à ta question plus précisément que par ce qui pourrait être compris comme un bottage en touche, j'ai souvent essayé de réfléchir à une modélisation mathématique de la sep qui permettrait d'inclure chacun des innombrables cas qui composent le "autant de sep que de sépiens" (et donc, mon cas en particulier). Dans ce modèle, tu aurais deux paramètres principaux, un pour RAW et un pour PIRA.

Par exemple, pour une primaire progressive, tu aurais un RAW proche de zéro et un PIRA à, disons, 5/10.

Pour une récurrente-rémittente qui reste récurrente-rémittente pendant toute la vie du patient (ce qui semble-t-il pourrait bien représenter une grosse partie des sep diagnostiquées, une bonne proportion des sep R/R ne basculant jamais en SP), ça serait le contraire : RAW à 5/10 et PIRA proche de zéro. Un PIRA à zéro est parfaitement compatible avec les connaissances qu'on a de la sep, on a notamment démontré que certains sépiens certifiés pur porc (cliniquement définis, pardon) présentaient un rythme d'atrophie cérébrale qui n'avait rien à envier à ceux des plus sains des sujets sains. Comme avec l'âge, les poussées tendent à disparaître d'elles-mêmes dans la plupart des cas, une sep avec un PIRA à zéro finira, à un moment donné, par foutre la paix à celui qui en est atteint, avec tout de même la présence plus ou moins sensible des dégâts permanents qui auront pu être causés au préalable par RAW. C'est a priori dans un schéma de ce genre que je me situerais (goto signes cliniques subnormaux).

RAW à 1/10 et PIRA à 10/10 : sep récurrente-rémittente qui reste bien gentille bien tranquille, mais suivie d'un passage particulièrement violent en secondaire progressive. Etc.

Après, il faudrait affiner, en particulier pour RAW, voir comment intégrer la fréquence des poussées, leur intensité, ainsi que les capacités de récupération une fois la poussée terminée. Mais bon...

Alors je pressens ce que tu pourrais me répondre, vis à vis du titre de ton topic : un PIRA proche de zéro peut-il être encore considéré comme chronique, une fois que les dernières poussées sont du passé ? Vaste débat... Déjà, on ne sait pas si ce PIRA reste stable dans le temps, ou s'il est susceptible d'évoluer brutalement, donc les connaissances qu'on a du machin sont insuffisantes pour répondre. Dans le doute, donc : chronique :).

Bizzz !

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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

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PatrickS a écrit : 03 nov. 2021, 14:50 Bonjour,

Concernant la sep et ses traitements, IL y a un grand problème.
Quand on ne connais pas son évaluation future: on ne sais pas le nombre de poussées et leur fréquence qu'on va rencontrer. Il peut y en avoir plusieurs par ans, comme plusieurs années de répis.
Donc pour les traitements, qui diminuent le nombre et/ou la fréquence de ces poussées, on ne sais pas s'ils sont vraiment efficaces.
On se base sur un nombre/fréquence de poussée moyen. La moyenne sur combien de cas?
Donc les effets des traitements sont possibles, probables?
Bref, je n'ai pas besoin de me casser la tête vu que, pour moi, il n'existe pas de traitement.

Patrick
tout à fait d'accord avec toi Patrick!
Tu as presque eu du bol de ne pas avoir eu a décider, car le choix est sacrément cornélien !
Il n'y a qu'a long terme, qu'on sait si ce choix était le bon.
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par Nostromo »

Re,
maglight a écrit :Je comprend que tu appréhendes ce RDV. Je m'étais fait la même réflection face a ma PL négative.
je te met le lien qui raconte mon rdv....peut-être que ça pourra te faire rire un peu, en attendant le grand jour !?
viewtopic.php?f=32&t=16192#p306355
Ah mon Dieu, que ça fait du bien de rire autant mdr mdr Merci mag :) !
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par maglight »

mdr merci pour ta réponse
je te retrouve bien là, tient ! Bon je vais aller me faire une sieste et prendre deux doliprane avant de me refaire la lecture de ton post ! surtout qu'il faut que je clique sur mac do 2010, pour me faire une opinion ....
ca va faire beaucoup d'un coup ! :D
Nostromo a écrit : 03 nov. 2021, 16:34 Yo mag,
maglight a écrit :Je pense surtout, que j'étais arrivée, juste au moment du changement de menu Macdo !
Je pense que c'est un "cas limite", pour beaucoup une affaire d'interprétation, et qu'à vrai dire la version 2017 n'a rien apporté de nouveau sur ce point : avec la version 2010 des critères (clique !), étais-tu éligible ? Déjà, sur le tableau, tu étais dans le cas avec 1 poussée (première colonne) et 1 lésion clinique objective (CIS) (deuxième colonne). Il fallait donc démontrer à la fois la DIS, mais ça se faisait les doigts dans le nez, puisque tu présentais "de multiples lésions ne prenant pas le contraste, placées idéalement", et la DIT, qui est toujours un chouilla plus compliquée. La sous-section qui nous intéresse est la "présence simultanée de lésions prenant le gadolinium et ne le prenant pas". Pour les lésions ne le prenant pas, facile, cf. plus haut avec la DIS, ne restait plus qu'à démontrer la présence d'au moins une lésion qui prenait le gadolinium.

J'espère que tu as suivi jusqu'ici, parce que c'est maintenant que ça se complique :mrgreen:. On va commencer par essayer de comprendre ce que signifie "lésion prenant le gadolinium".

Le principe de fonctionnement du gadolinium quand il rehausse le contraste d'une lésion active, n'est pas de réagir différemment quand il rencontre une inflammation en cours, en fait c'est beaucoup plus trivial : le gadolinium est une grosse molécule, suffisamment grosse pour ne pas pouvoir franchir la barrière hémato-encéphalique en temps normal, mais suffisamment petite pour pouvoir la franchir quand elle est devenue poreuse au point de laisser passer les lymphocytes qui vont aller bouffer la myéline. Cette rupture de la BHE est une condition nécessaire à une inflammation du système nerveux central : pas d'inflammation possible dans le système nerveux central avec une BHE en bon état. En cas de rupture de la BHE à tel et tel endroits, le gadolinium va donc pouvoir la franchir, et aller se répandre dans toutes les zones où elle aura été rompue. Il se trouve par ailleurs que le gadolinium, vu que c'est un métal qui en plus présente des propriétés magnétiques, va réagir de façon très particulière à l'IRM (tu te rappelles qu'on te fait enlever tout ce qui était métallique avant d'entrer dans la machine ?). Par conséquent, toutes les zones où il aura pu, du seul fait de la rupture de la BHE, se répandre, apparaîtront un peu comme Las Vegas sur les clichés. Vu que si le gado a pu passer, alors les lymphocytes ont eux aussi pu passer, et qu'ils n'ont pas fait le déplacement pour rien, on en déduit la présence d'inflammations en cours sur ces zones rehaussées.

Le hic, maintenant, est que le nerf optique est particulièrement fin, et qu'il n'y en a qu'un par œil. Ses atteintes par la sep sont certes en tous points comparables à celles qui peuvent avoir lieu ailleurs dans le SNC, i.e. elles impliquent une rupture de la BHE et donc la traversée de celle-ci par les lymphocytes, comme par le gadolinium. Sauf qu'avec la résolution standard des IRM, étant donné la finesse du nerf optique, les zones où le gado va pouvoir se répandre, si elles sont très probablement présentes, seront trop ténues pour pouvoir être observées. Elles sont donc très probablement présentes, mais peut-être ne le sont-elles pas, on n'a pas les moyens d'en être sûr à 100%. 99,9%, mais pas 100...

Quoi qu'il en soit, si tu compares les critères du menu 2017 : "présence simultanée de lésions qui prennent le contraste et de lésions qui ne le prennent pas" avec ceux du menu 2010 : "présence simultanée de lésions asymptomatiques prenant le gadolinium et ne le prenant pas", tu peux chercher un moment ce qui a changé entre 2010 et 2017... A part le "asymptomatique" dont je ne vois pas trop ce qu'il apporte, pschittt.
Je me demande même s'il n'a pas changer de métier depuis.
Aux dernières nouvelles, il était parti élever des moutons sur le Larzac riree
En revanche, je n'avais pas de présence de BOC ajoutée. Ce qui a du un peu le freiner, quand même.
L'absence de boc ne préjuge de rien, pas même d'une évolution ultérieure plus tranquille (on l'a longtemps cru, et puis plus du tout), nous sommes quelques-uns ici à ne pas en avoir dont nous deux mais aussi Audrey, liste qui ne se veut pas exhaustive. A cause de ça que je m'étais fait offrir deux ponctions lombaires pour le prix d'une : quand la première était revenue vierge, en voyant l'état dans lequel j'étais, les toubibs refusaient d'y croire, ils étaient persuadés d'avoir merdé quelque part, donc on va la refaire ! :shock:
Qu'est-ce qui distingue un patient atteint d'un Syndrome clinique isolé de 2016, d'un jeune sépien diagnostiqué en 2021, consécutivement à une première poussée ?
Relis les critères 2010, en particulier IRM : ils ne sont vraiment pas différents... Le principal changement de 2017 est qu'on a ajouté la présence de boc IgG dans la ponction lombaire pour démontrer la DIT, avant 2017 il n'y avait même pas besoin de se soucier de ce que la PL pouvait bien raconter (ce n'est qu'en 2017 que la PL est apparue dans les critères de diagnostic des sep récurrentes-rémittentes, sisi).
Et dans ton cas, puisqu'on a évoqué le mien ?
Pourraient-t-ils dire que tu es malade chronique, avec un trou de 20 ans, qui perdure, sans augmentation manifeste du PIRA ?
j'aimerais bien l'avis de Gout, sur cette question, tient !
Bah ça tombe bien, je le lui avais demandé : "on ne guérit pas de la sep". Simple :). Avec mon Babinski, ma "discrète instabilité à la marche" (marche discrètement spastique, en fait) et mon hyperréflexie au moindre coup de marteau dans le genou, je ne fais pas illusion plus de dix secondes à l'examen clinique : je présente des signes cliniques aussi objectifs que "subnormaux" :D. Et si tu me fais passer une IRM, je ne te raconte même pas, donc à quoi bon ?

Pour essayer de répondre à ta question plus précisément que par ce qui pourrait être compris comme un bottage en touche, j'ai souvent essayé de réfléchir à une modélisation mathématique de la sep qui permettrait d'inclure chacun des innombrables cas qui composent le "autant de sep que de sépiens" (et donc, mon cas en particulier). Dans ce modèle, tu aurais deux paramètres principaux, un pour RAW et un pour PIRA.

Par exemple, pour une primaire progressive, tu aurais un RAW proche de zéro et un PIRA à, disons, 5/10.

Pour une récurrente-rémittente qui reste récurrente-rémittente pendant toute la vie du patient (ce qui semble-t-il pourrait bien représenter une grosse partie des sep diagnostiquées, une bonne proportion des sep R/R ne basculant jamais en SP), ça serait le contraire : RAW à 5/10 et PIRA proche de zéro. Un PIRA à zéro est parfaitement compatible avec les connaissances qu'on a de la sep, on a notamment démontré que certains sépiens certifiés pur porc (cliniquement définis, pardon) présentaient un rythme d'atrophie cérébrale qui n'avait rien à envier à ceux des plus sains des sujets sains. Comme avec l'âge, les poussées tendent à disparaître d'elles-mêmes dans la plupart des cas, une sep avec un PIRA à zéro finira, à un moment donné, par foutre la paix à celui qui en est atteint, avec tout de même la présence plus ou moins sensible des dégâts permanents qui auront pu être causés au préalable par RAW. C'est a priori dans un schéma de ce genre que je me situerais (goto signes cliniques subnormaux).

RAW à 1/10 et PIRA à 10/10 : sep récurrente-rémittente qui reste bien gentille bien tranquille, mais suivie d'un passage particulièrement violent en secondaire progressive. Etc.

Après, il faudrait affiner, en particulier pour RAW, voir comment intégrer la fréquence des poussées, leur intensité, ainsi que les capacités de récupération une fois la poussée terminée. Mais bon...

Alors je pressens ce que tu pourrais me répondre, vis à vis du titre de ton topic : un PIRA proche de zéro peut-il être encore considéré comme chronique, une fois que les dernières poussées sont du passé ? Vaste débat... Déjà, on ne sait pas si ce PIRA reste stable dans le temps, ou s'il est susceptible d'évoluer brutalement, donc les connaissances qu'on a du machin sont insuffisantes pour répondre. Dans le doute, donc : chronique :).

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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par Linette2021 »

maglight a écrit : 03 nov. 2021, 13:57 Ce qui me chiffonne, c'est que finalement, les neuro classent la SEP en 3 catégories.
La SEP Rémittente, la SEP Primaire Progressive et la SEP Secondaire Progressive. Tu me diras, c'est déjà pas mal !
Sauf, que ça ne laisse guère de place pour espérer, cette fameuse SEP sympa... Tout simplement parce qu'elle n'est pas nommée. La sep bénigne (BSEP) existe, mais les neuros ne prononcent le mot, qu'à partir de 20 ans de SEP, sans séquelles, (je crois ). Je ne sais pas si c'est aider le jeune diagnostiqué, de ne jamais nommer cette toute, toute, petite éventualité, dès le début de la maladie.
Si si Maglight les sep RR laissent espérer une sep sympa... poussées espacées et peu sévères desquelles on récupère très bien... aujourd'hui ma neuro m'a dit qu'elle a des patients qui n'ont eu qu'une seule poussée durant toute leur vie...
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par Nostromo »

Coucou,
Linette2021 a écrit :aujourd'hui ma neuro m'a dit qu'elle a des patients qui n'ont eu qu'une seule poussée durant toute leur vie...
Bienvenue dans la version 2.0 de la dissémination dans le temps... ragee
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par Linette2021 »

Nostromo a écrit : 03 nov. 2021, 19:46 Bienvenue dans la version 2.0 de la dissémination dans le temps... ragee
j'ose espérer qu'ils n'ont pas pris de traitement de fond pendant des dizaines d'années trotriste
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par arwenn »

On peut aussi se dire que c’est ce même traitement de fond qui les aurait protégés des poussées.
Difficile de savoir ;)
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par Linette2021 »

arwenn a écrit : 03 nov. 2021, 20:16 On peut aussi se dire que c’est ce même traitement de fond qui les aurait protégés des poussées.
Difficile de savoir ;)
ragee
Tout à fait !! les deux éventualités sont probables... et la neurologue semble pencher vers cette deuxième éventualité.
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par Nostromo »

Salut Patrick,
PatrickS a écrit :Quand on ne connais pas son évaluation future: on ne sais pas le nombre de poussées et leur fréquence qu'on va rencontrer. Il peut y en avoir plusieurs par ans, comme plusieurs années de répis.
Je plussoie abondamment : on ne connaît jamais son évolution future, et l'évolution passée n'est d'aucune aide pour prévoir l'avenir. Un patient donné ne peut jamais savoir à la fois, ni son neurologue non plus, pour une période donnée, ce qu'aurait été son évolution avec tel ou tel traitement donné, ou rien, et ne peut donc pas comparer. Le score modifié de Rio, utilisé par les neuros pour mesurer l'efficacité du traitement, apporte une indication qui est certes significative en moyenne, mais le patient n'est pas une statistique, il n'est pas une moyenne, il est un cas individuel. Dans les études de phase III pour valider tel ou tel traitement, il est courant que certains enrôlés dans le bras "traitement" aient une évolution plus mauvaise que la majorité des enrôlés dans le bras "placebo" ; mais vu qu'on ne mesure qu'une moyenne, ces cas passent en profits et pertes.
Donc pour les traitements, qui diminuent le nombre et/ou la fréquence de ces poussées, on ne sais pas s'ils sont vraiment efficaces.
C'est la grande contradiction : tant que le pronostic individuel de la sep restera impossible (ce qui permettrait de savoir à l'avance dans quel état se trouvera le patient dans deux ans si on ne fait rien, et par conséquent de comparer et de mesurer l'efficacité pour chaque cas), il restera impossible de mesurer l'efficacité d'un traitement donné sur un patient donné. Les tentatives qui prétendent démontrer le contraire, comment dire...

"Autant de sep que de sépiens", or les connaissances qu'on a de la maladie comme des traitements sont essentiellement statistiques : y'a comme un bug dans le potage.
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par Nostromo »

Linette2021 a écrit :
arwenn a écrit :On peut aussi se dire que c’est ce même traitement de fond qui les aurait protégés des poussées.
Difficile de savoir ;)
Tout à fait !! les deux éventualités sont probables... et la neurologue semble pencher vers cette deuxième éventualité.
Hum riree

La plupart des traitements de fond ne prétendent pas faire autre chose que réduire d'un tiers la fréquence des poussées (parfois d'un peu plus mais je reste sur un tiers). Si, au bout d'une longue période ("une seule poussée durant toute leur vie", c'est assez long ?), certains patients sont restés bloqués sur "une seule poussée", on peut en déduire que sans traitement, ces patients auraient en moyenne connu le score colossal d'une poussée et demi pendant la même période. Caramba, on reste sous les deux, c'est toujours trop court pour passer en sep cliniquement définie. Vu que la demi-poussée ne doit pas avoir d'existence médicale reconnue, cela signifie également qu'au moins la moitié de ces patients seraient restés tout pareil, une seule poussée de toute leur vie, ce qui correspond pour cette moitié à zéro poussée une fois prise la décision de ne pas prendre de traitement.

Ca donne envie de signer tout de suite :).
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par Linette2021 »

Nostromo a écrit : 03 nov. 2021, 21:02 Si, au bout d'une longue période ("une seule poussée durant toute leur vie", c'est assez long ?), certains patients sont restés bloqués sur "une seule poussée", on peut en déduire que sans traitement, ces patients auraient en moyenne connu le score colossal d'une poussée et demi pendant la même période.
Tout a fait d'accord. je pense que si au bout d'un certain nombre d'années pas de poussées ou poussées légères supportables... il faut se poser la question sur l'utilité du traitement et envisager un arrêt. Difficile de dire non à un traitement au début car on n'a aucun recul sur sa sep, en revanche, au bout d'un certain nombre d'année on aura le recul et on saura classer sa sep en termes de sévérité... la question du traitement sera de nouveau sur le tapis.
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par Dydouche »

Bonjour Linette,
Je suis d'accord avec toi.
Le traitement au départ (quand à une sep RR) on s'y fait. On apprend qu'on nous avons une SEP. Déprime ou dépression (je ne suis pas maman ).. les jours passent. On reprend sa vie. Les irms montrent que le traitement a un effet (moins de signaux, des cicatrisations) mais nous ne sommes guéris.
"J'ai bien vécue" mes premières années sep . Je répète que je ne suis pas maman. Je n'ai pas de responsabilité. Si je suis fatigué je me repose etc la vie reprend avec des drôles d d'organisations. On se débrouille avec.
Depuis un an je pense que la sep a évolué. Je marche avec une canne je ne conduis pas... La traitement c'est important. C'est pour limiter le dégâts. J'attends ma cure OCREVUS. J'ai que ça
Mon généraliste va passer là. Il est sympa. Je ne vais pas le bombarder de questions. Il sait rien. Des antidépresseurs des anxiolytiques et du paracétamol.
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dydouche a écrit : 04 nov. 2021, 08:44 Depuis un an je pense que la sep a évolué. Je marche avec une canne je ne conduis pas... La traitement c'est important. C'est pour limiter le dégâts. J'attends ma cure OCREVUS. J'ai que ça
Mon généraliste va passer là. Il est sympa. Je ne vais pas le bombarder de questions. Il sait rien. Des antidépresseurs des anxiolytiques et du paracétamol.
Bonjour Dydouche,

Je te souhaite beaucoup de courage! ton état s'est détérioré d'un coup ou est ce que c'était progressif? fais tu de la Kiné? je ne connais pas l'OCREVUS cela consiste en quoi?

Belle journée
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J'ai toujours une sep remittente. La dernière poussée a engendré beaucoup de lésions (cérébrales et médullaires )
Et j'ai vieilli 🙄 il est normal que j'ai plus de signaux. Je comprends comme ça.(et aussi je suis une anxieuse)

OCREVUS ce sont 2 cures par an. J en suis à un an. On verra. J'ai ce traitement parce que ma sep est agressive. La dernière irm a montré que je ne suis plus en poussée. Des cicatrisations un peu partout. . Le traitement fonctionne

Je vais faire ma cure et ensuite Kinésithérapeute. C'est vachement important. A l'époque, je suis une mamie, la sep c'était repos et pas de sport. Ca a changé aujourd'hui. Il faut un bon kine. Nous avons une maladie chronique. Le kinésithérapeute doit se mettre dans la tête qu'on est là pour ça. Un jour ça va et d'un coup nous sommes fatigués.

Bon courage.

Prends soin de toi et écoute toi.
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dydouche a écrit : 04 nov. 2021, 14:48
Et j'ai vieilli 🙄 il est normal que j'ai plus de signaux. Je comprends comme ça.(et aussi je suis une anxieuse)
Tu as quel âge dydouche si ce n'est pas indiscret?
dydouche a écrit : 04 nov. 2021, 14:48 Prends soin de toi et écoute toi.
Merci beaucoup! J'essaie
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44 ans. 14 ans de SEP.
J'ai fait une irm médullaire y a 14 ans. Je n'avais pas de signal, tache Je refais une irm médullaire y a 4 cicatrisations. 14 ans après..
Que dire 🤣

C'est écrit partout
Modifié en dernier par Dydouche le 04 nov. 2021, 15:03, modifié 1 fois.
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dydouche a écrit : 04 nov. 2021, 14:56 44 ans. C'est écrit partout :)
bien justement c'est ce que j'avais vu et j'ai eu un doute quand tu avais dit j'ai vieilli... on n'est pas mieux à 44 ans :) d'autant plu qu'on a le même âge et je ne me considère pas comme vieille :D :D
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(J'ai changé mon message précédent)
J'ai mal partout, j ai du mal à marcher et concentration nulle. Je me sens vieille aujourd'hui mdr
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Salut Linette,
Linette2021 a écrit :je pense que si au bout d'un certain nombre d'années pas de poussées ou poussées légères supportables... il faut se poser la question sur l'utilité du traitement et envisager un arrêt. Difficile de dire non à un traitement au début car on n'a aucun recul sur sa sep, en revanche, au bout d'un certain nombre d'année on aura le recul et on saura classer sa sep en termes de sévérité... la question du traitement sera de nouveau sur le tapis.
Afin de faire avancer le débat, je vais proposer la vision diamétralement opposée mdr

Il me semble terriblement humain de penser que si on s'en sort si bien, si notre sep nous fout la paix, c'est grâce aux mesures qu'on a prises contre la bête. Si, parmi ces mesures, se trouve un traitement, n'éprouvera-t-on pas alors une grande crainte -- déraisonnable et injustifiée, certes, mais va courir le risque, on n'a qu'une seule santé -- que l'arrêt du traitement signe l'arrêt de la tranquillité ? J'ai l'impression qu'il faut un sacré mental pour oser franchir le pas de l'arrêt d'un traitement dans un ciel sans nuage...

Au moment de prendre un traitement pour la première fois, on ne sait pas vraiment ce qu'on va gagner (enfin si, ce que dit la pub : un tiers de poussées en moins : bon...) ; au moment de l'arrêter après une longue période de tranquillité, difficile de ne pas penser savoir ce qu'on va perdre... C'est humain :)
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Très intéressant !!!
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Hello
Nostromo a écrit : 04 nov. 2021, 17:47 Afin de faire avancer le débat, je vais proposer la vision diamétralement opposée mdr

Il me semble terriblement humain de penser que si on s'en sort si bien, si notre sep nous fout la paix, c'est grâce aux mesures qu'on a prises contre la bête. Si, parmi ces mesures, se trouve un traitement, n'éprouvera-t-on pas alors une grande crainte -- déraisonnable et injustifiée, certes, mais va courir le risque, on n'a qu'une seule santé -- que l'arrêt du traitement signe l'arrêt de la tranquillité ? J'ai l'impression qu'il faut un sacré mental pour oser franchir le pas de l'arrêt d'un traitement dans un ciel sans nuage...

Au moment de prendre un traitement pour la première fois, on ne sait pas vraiment ce qu'on va gagner (enfin si, ce que dit la pub : un tiers de poussées en moins : bon...) ; au moment de l'arrêter après une longue période de tranquillité, difficile de ne pas penser savoir ce qu'on va perdre... C'est humain :)
Et bien, je me faisais la même réflexion. Difficile à mon avis, de s'en affranchir, quand on pête la forme !
Comment ne pas l'attribuer justement au TTT
Dans l'option inverse, si tout va bien, aucune raison d'en prendre, et si ça se passe mal, et bien on sait, pourquoi on initie le traitement, c'est qu'à priori on en a vraiment besoin.
Face a cette conclusion, il deviendra beaucoup plus facile, de supporter, les piqures, et les effets secondaires si ils sont présents. Enfin, c'est ce que je me disais, a l'époque, face a ma trouille des piqures.
A +

@nostromo, j'ai regardé le tableau du macdo 10. Je ne comprend pas bien pourquoi, ils mettent le SCI dans la deuxième colonne, attribuée aux lésions clinique, et pas dans la case "Attaque,poussée" ?
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Salut mag,

Prête au décollage ? mdr mdr
maglight a écrit :@nostromo, j'ai regardé le tableau du macdo 10. Je ne comprend pas bien pourquoi, ils mettent le SCI dans la deuxième colonne, attribuée aux lésions clinique, et pas dans la case "Attaque,poussée" ?
La case "attaques (poussées) du dessus ne considère également qu'une seule attaque, c'est donc un SCI aussi, comme dans la case du dessous. Je pense en fait qu'ils utilisent une définition stricte du SCI, ils veulent vraiment que ce soit "cliniquement isolé" et donc une seule lésion clinique et par conséquent, un seul symptôme. Aujourd'hui on appellerait plutôt ça un SCI monofocal, "un seul foyer" (de démyélinisation) et par conséquent mono-symptomatique, par opposition à un SCI multifocal, qui présentera plusieurs symptômes distincts.

Le SCI multifocal se retrouve donc dans la case du dessus : un seul épisode clinique également, mais au moins deux lésions cliniques objectives et donc, au moins deux symptômes différents. Pas besoin à mon avis de chercher midi à quatorze heures pour trouver la raison de cette distinction : quand tu as au moins deux lésions objectives à l'examen clinique, tu tiens la DIS, plus besoin de la chercher ailleurs.

Dans les deux cas cependant, la DIT reste à démontrer, et les conditions pour atteindre cette démonstration (écrites en caractères bleus) sont rigoureusement identiques, ça sent le copier-coller, donc ça ne change rien. A comparer, maintenant, avec ce que racontent les critères McDo 2017 quand ils sont confrontés à des cas pareils...
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Re,
Nostromo a écrit :n'éprouvera-t-on pas alors une grande crainte -- déraisonnable et injustifiée, certes, mais va courir le risque, on n'a qu'une seule santé -- que l'arrêt du traitement signe l'arrêt de la tranquillité ? J'ai l'impression qu'il faut un sacré mental pour oser franchir le pas de l'arrêt d'un traitement dans un ciel sans nuage...
Peut-être pas si déraisonnable ni injustifiée que ça, comme crainte, finalement.

Désolé, c'est en anglais, mais c'est tout chaud (congrès ECTRIMS 2021, qui s'est tenu à la mi-octobre) et ça devrait répondre assez précisément à la question que mag posait dans le titre de ce topic : https://www.medscape.com/viewarticle/961538

En gros, ça parle de RAW, de PIRA, de progression du handicap et d'efficacité des traitements. Bonne lecture !

(Si on est très gentil avec moi et qu'on me supplie comme mon chat quand il veut que je lui donne à bouffer ou que je lui ouvre une porte, c'est à dire en faisant miaou, j'envisagerai d'en faire la traduction à l'occasion)
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Nostromo a écrit : 04 nov. 2021, 17:47 Il me semble terriblement humain de penser que si on s'en sort si bien, si notre sep nous fout la paix, c'est grâce aux mesures qu'on a prises contre la bête. Si, parmi ces mesures, se trouve un traitement, n'éprouvera-t-on pas alors une grande crainte -- déraisonnable et injustifiée, certes, mais va courir le risque, on n'a qu'une seule santé -- que l'arrêt du traitement signe l'arrêt de la tranquillité ? J'ai l'impression qu'il faut un sacré mental pour oser franchir le pas de l'arrêt d'un traitement dans un ciel sans nuage...

Au moment de prendre un traitement pour la première fois, on ne sait pas vraiment ce qu'on va gagner (enfin si, ce que dit la pub : un tiers de poussées en moins : bon...) ; au moment de l'arrêter après une longue période de tranquillité, difficile de ne pas penser savoir ce qu'on va perdre... C'est humain :)
Je ne sais pas JP... si au bout d'une dizaine d'années il n'y a pas de poussées ou même quinzaine... la question se pose car le traitement comme l'attestent toutes les recherches diminue de 30% les poussées mais ne les éliminent pas... la question sur l'activité de la sep se pose ... pass de poussées au bout de 10 ans c'est sep peu ou pas active pas de séquelles... on peut tenter le coup...
la femme de Mitt Romney (ex candidat à la présidentielle américaine) qui a une sep pas simple l'a fait au bout d'un certain nombre d'années au début traitement de fond ensuite arrêt du traitement de fond et juste traitement des poussées par corticoïdes (sous les conseils des médecins)... elle a 70 ans aujourd'hui et après 21 ans de sep se porte très bien... mais comme me le dit mon mari ... elle a une fondation de recherche sur la sep avec les meilleures compétences aux States :D qui se tiennent à sa disposition en cas de souci :D ...
Bref au bout d'un certain temps ils ont cerné le type de sep qu'elle a, pas de séquelles, elle n'est pas passée à secondaire progressive... donc arrêt du traitement. mais bon c'est pas des choses que tu fais à 30 ans... mais plus tard... et c'est bien évidemment en fonction de l'activité de la sep et de l'état du patient.
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Message non lu par Margot »

Décision de prendre ou pas un traitement, confiance ou pas, peur ou foi, tout ça est affaire personnelle et quelque soit notre choix, c'est humain comme dit JP. Oui, humain et respectable.
Bonne journée à tous
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Message non lu par PatrickS »

(Si on est très gentil avec moi et qu'on me supplie comme mon chat quand il veut que je lui donne à bouffer ou que je lui ouvre une porte, c'est à dire en faisant miaou, j'envisagerai d'en faire la traduction à l'occasion)


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mdr mdr mdr Au boulot ! Excellent !
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Bon, vous l'aurez voulu ange4

Possibilité d’aggravation du handicap dans la phase récurrente-rémittente de la sep.

Erik Greb
25 octobre 2021


Selon une nouvelle étude, il est possible que l’aggravation du handicap survienne indépendamment des poussées pour certains patients aux premiers stades d’une sclérose en plaques récurrente-rémittente.

Environ 61% des événements conduisant à une aggravation confirmée du handicap (ACH) sont survenus, selon une étude multicentrique, indépendamment de toute poussée. Les 39% restants étaient associés à une poussée.

« Nos résultats indiquent la possibilité que la progression indépendante des poussées commence très tôt dans le cours de la maladie pour une proportion considérable des patients, dans la phase considérée par les médecins comme récurrente-rémittente », d’après le Dr Mattia Fonderico.

Ces résultats ont été présentés lors du 37e congrès du comité européen pour le traitement et la recherche sur la sclérose en plaques (ECTRIMS) 2021.

Deux phases dans la sep

La sclérose en plaques est considérée se présenter sous la forme d’une phase de poussées, dont le rétablissement sera complet ou non, suivie d'une phase secondaire progressive. Mais parmi les participants des études OPERA I et OPERA II qui se trouvaient en phase récurrente-rémittente, la plupart des évènements ACH sont survenus indépendamment des poussées.

Les chercheurs ont essayé d’examiner les contributions respectives de l’aggravation causée par les poussées (RAW) et de la progression indépendante des poussées (PIRA), au premier évènement ACH chez les patients qui étaient atteints d’un syndrome cliniquement isolé (SCI) ou étaient aux premiers stades d’une sep récurrente-rémittente. Ils se sont également attachés à identifier les facteurs de risques associés à RAW et PIRA.

Ils ont extrait leurs données anonymisées du registre sep italien en juillet 2020. Les patients étaient éligibles à l’inclusion si les informations concernant leur évolution clinique, les dates des consultations de suivi, leur EDSS à chacune de ces consultations, les dates de chacune de leurs poussées, les dates de début et de fin pour chacun de leurs traitements de fond ainsi que la nature de ce traitement de fond, étaient renseignées.

En outre, les participants devaient avoir été diagnostiqués d’un SCI ou d’une sep récurrente rémittente lors d’une première consultation neurologique qui devait avoir eu lieu moins d’un an après leur premier épisode démyélinisant ; ils devaient avoir été suivis au moins trois fois lors de consultations qui devaient avoir évalué leur EDSS ; et la durée totale de suivi ne devait pas être inférieure à cinq ans.

La variable recherchée était la première occurrence d’ACH (aggravation confirmée après 24 semaines). Ces évènements ACH24 étaient ensuite classés selon leur association temporelle avec les poussées. Si une poussée était survenue entre 90 jours avant et 30 jours après un évènement ACH, celui-ci était classé RAW ; sinon, PIRA.

Afin d’identifier des prédicteurs de la première ACH24, les chercheurs ont utilisé les modèles de régression multivariables de Cox. Ils ont ajusté les données sur des variables telles que l’âge, le sexe, la durée de la maladie, le score EDSS et le nombre de poussées avant l’événement.

Les traitements de fond réduisaient le risque

Les chercheurs ont inclus 5287 patients dans leur analyse. Lors du premier examen clinique neurologique, 40% des patients étaient classés SCI et les 60% restants, sep récurrente-rémittente. Au départ de l’étude, la durée moyenne de la maladie était de 0,42 année et le score EDSS moyen était de 1,7. La durée moyenne du suivi était de 11,4 années.

Pendant le suivi, 45% des patients ont connu une occurrence d’ACH. Parmi celles-ci, 61% ont été classées comme PIRA et 39% comme RAW. Le sexe comme le degré de handicap au départ de l’étude comme à la fin du suivi ne montraient pas de différence entre les deux groupes. Cependant, les patients classés comme RAW étaient plus jeunes au départ de l’étude (âge moyen : 30,3 ans) que ceux classés comme PIRA (âge moyen : 34,1 ans).

Les prédicteurs d’événements RAW incluaient un âge plus jeune, une évolution récurrente rémittente de la maladie, un EDSS plus bas au départ de l’étude, un durée plus courte sous traitement de fond et un nombre plus élevé de poussées.

Les prédicteurs d’événements PIRA incluaient un âge plus élevé, une évolution récurrente-rémittente de la maladie, une plus grande ancienneté dans la maladie, un EDSS plus bas au départ de l’étude, un pourcentage du temps passé sous traitement de fond plus élevé, et un nombre moins élevé de poussées.

Une durée supérieure sous traitement de fond réduisait les risques à la fois de PIRA et de RAW.

Initier un traitement le plus tôt possible est crucial

Selon Fonderico, il est peu clair si PIRA marque le début de la phase progressive de la maladie ou signale un phénotype spécifique de la sep récurrente-rémittente. S’il s’agit de la phase progressive, le phénotype « active / non active avec progression » de la classification de Lublin (2014) correspondrait à ces patients. Fonderico ajoute : « La corrélation entre la survenue précoce d’ACH PIRA et l’évolution à long terme pourrait nous aider à résoudre cette question ».

Le nombre de lésions T2 et T1 sur la substance blanche n’explique qu’une petite fraction de l’hétérogénéité des évolutions possibles de la sep. « Nos résultats pourraient aider les médecins à expliquer pourquoi certains patients présentent des symptômes insidieux ou des signes de progression, en dépit de l’absence d’activité inflammatoire clinique », selon Fonderico, qui ajoute que ses résultats ne pouvaient totalement expliquer cette divergence.

RAW et PIRA sont deux sources distinctes et reconnues d’accumulation du handicap dans la sep, selon Jennifer Graves, MD, PhD, professeur associé de neurosciences et directeur du programme de recherche en neuroimmunologie de l’Université de Californie de San Diego à La Jolla, qui commentait les résultats pour le Medscape Medical News.

Mais il reste une troisième source : le développement retardé d’un handicap consécutif à des poussées plus anciennes. Ce phénomène est fréquent chez les enfants, qui présentent une bonne récupération à la suite de leurs poussées. « Cela pourrait être plus difficile à cerner, mais je pense qu’ils ont déjà réussi à cerner ce qu’ils pouvaient », commente Graves, qui ne participait pas à l’étude.

« Le résultat le plus encourageant issu de ces données est que les traitements de fond ne se contentaient pas seulement d’améliorer RAW, mais ils semblaient également avoir un rôle protecteur sur PIRA », ajoute Graves. « Dans l’analyse que j’ai faite des données, il y avait apparemment une réduction de 82% du risque de PIRA chez les patients qui utilisaient un traitement de fond ».

Les résultats appuient ainsi des décennies de travail en vue d’améliorer l’efficacité de traitements de fond qui contrôlent l’activité de la maladie, selon Graves. En outre, les données « renforcent notre volonté de calmer l’évolution des patients de façon précoce, afin d’avoir une influence sur leur évolution à long terme comme sur l’accumulation du handicap », conclut-elle.

L’étude a été conduite sans financement extérieur. Fonderico et Graves n’ont pas mentionné de liens d’intérêt financiers.



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Merci JP - on en arrive donc à la conclusion de l’intérêt du traitement dès le début de la suspicion si je comprend bien.
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Message non lu par arwenn »

Merci Jean-Philippe !
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

Message non lu par maglight »

Salut
Merci beaucoup pour la traduction, JP :wink:
J'imagine même pas en anglais. Cela aurait été une torture..
Très intéressant tout ça.
J'apprécie la moyenne de durée de la maladie de 0,42 ans, c'est tout de suite limpide :D

C'est pas forcément rassurant de savoir que le PIRA rode, si tôt dans la maladie, même si on l'avait déjà évoqué.
Mais d'un autre côté, ça permet d'expliquer le constat, que se font les sepiens, qui ressentent une aggravation des symptômes, alors que l'IRM ne montre rien.
J'espère que ça va les encourager à chercher un moyen de démontrer la présence de PIRA.
L'autre bonne nouvelle, c'est que les traitements ont l'air de pouvoir le contenir un peu.
« Le résultat le plus encourageant issu de ces données est que les traitements de fond ne se contentaient pas seulement d’améliorer RAW, mais ils semblaient également avoir un rôle protecteur sur PIRA », ajoute Graves. « Dans l’analyse que j’ai faite des données, il y avait apparemment une réduction de 82% du risque de PIRA chez les patients qui utilisaient un traitement de fond »
Mais, j'ai toujours une interrogation, concernant les biais d'une telle étude, car l'éligibilité se fait sur un suivi rapproché
Ce qu'on peut comprendre.
Ils ont extrait leurs données anonymisées du registre sep italien en juillet 2020. Les patients étaient éligibles à l’inclusion si les informations concernant leur évolution clinique, les dates des consultations de suivi, leur EDSS à chacune de ces consultations, les dates de chacune de leurs poussées, les dates de début et de fin pour chacun de leurs traitements de fond ainsi que la nature de ce traitement de fond, étaient renseignées
Quid, de ceux qui ne prennent pas de traitement, puisqu'ils sont rarement suivi de très près. Les aura-t-on intégré à l'étude ?
Bonne soirée
Tcho
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Re: Chronique ? vous avez dit chronique !?

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Bonjour tout le monde,

Déçu de ne pas t'avoir entendue miauler, arwenn, ton image de profil t'y prédisposait pourtant :).
Linette2021 a écrit :on en arrive donc à la conclusion de l’intérêt du traitement dès le début de la suspicion si je comprend bien
Je ne sais pas où faire commencer "le début de la suspicion", mais l'idée est assurément d'initier un traitement le plus tôt possible. Ce qui n'est pas nouveau, et qui a d'ailleurs motivé les révisions successives des critères diagnostiques de McDonald. Il y a vingt ans, on ne diagnostiquait une sep qu'une fois qu'on était absolument certain que ça ne pouvait être que ça, ce qui conduisait à l'époque un certain nombre de patients à se retrouver en "errance diagnostique", essentiellement du fait que leur premier épisode clinique neurologique (SCI) tardait à être suivi d'un second (sep cliniquement définie), voire ne l'était jamais. On appréciera tout de même que ces patients, vu qu'on ne les diagnostiquait pas, ne se portaient pas si mal que ça, mais bon, pas de polémique :mrgreen:.

Avec les critères de McDonald en vigueur, aujourd'hui on hésite de moins en moins à diagnostiquer dès le SCI. La prévalence de la sep est aujourd'hui deux fois supérieure (en France comme dans pas mal d'autres endroits) à ce qu'elle était quand j'ai reçu mon diagnostic, mais on ne sait pas si la cause est une épidémie (le nombre de sep aurait réellement doublé pendant ce temps) ou si elle est simplement le résultat de l'assouplissement progressif des critères diagnostiques. Ou un savant mix des deux...
maglight a écrit :C'est pas forcément rassurant de savoir que le PIRA rode, si tôt dans la maladie, même si on l'avait déjà évoqué.
Et surtout, peut ne pas s'exprimer avant plusieurs années. Certains spécialistes, notamment Sandra Vukusic, qui a repris le flambeau de Christian Confavreux à Lyon, envisagent que ce décalage dans le temps pourrait s'expliquer par la plasticité du cerveau : dans un premier temps, soumis à PIRA, le système nerveux central trouve des échappatoires et ce n'est qu'une fois qu'il les a toutes épuisées, au bout d'un certain nombre d'années, que le handicap commence à réellement se ressentir. Cela permet accessoirement d'apporter un élément de réponse à l'aspect chronique de la sep.
J'espère que ça va les encourager à chercher un moyen de démontrer la présence de PIRA.
Même si on reconnaît que la mesure n'est pas idéale, on pense tout de même que la mesure de l'atrophie cérébrale (perte axonale) est relativement efficace pour démontrer cette présence entre le départ de la maladie et l'apparition des premiers handicaps, et que le rythme plus ou moins rapide de cette atrophie cérébrale est un prédicteur pronostique relativement bon. D'autre part, il y avait déjà un consensus assez large pour admettre que PIRA était à l'œuvre dès les premiers stades de la maladie ; sur ce point précis, cette étude se contente d'apporter une confirmation supplémentaire.
L'autre bonne nouvelle, c'est que les traitements ont l'air de pouvoir le contenir un peu.
Tu sais ce qu'il te reste à faire mdr
Mais, j'ai toujours une interrogation, concernant les biais d'une telle étude, car l'éligibilité se fait sur un suivi rapproché
Ce qu'on peut comprendre.
C'est exact. Tu dois te rappeler :) qu'une de mes marottes est tout ce qui concerne le niveau de preuve scientifique. Ici, il s'agit d'une étude de cohorte, c'est à dire que son niveau de preuve est intermédiaire. Pas aussi bon qu'une randomisée en double aveugle, mais meilleur qu'une étude de cas-témoins. Parmi les autres biais, tu as notamment le fait que chaque patient inclus dans l'étude a son propre neurologue (qui peut certes suivre plusieurs patients, hein), et que c'est donc celui-ci qui a, par exemple, mesuré le score EDSS à chaque consultation -- à l'aide notamment de cet instrument indispensable du neurologue, qui est son doigt mouillé (non, patapééé !) : cette mesure est très subjective et par conséquent sujette à fluctuations relativement importantes, d'un neuro à l'autre.
Quid, de ceux qui ne prennent pas de traitement, puisqu'ils sont rarement suivi de très près. Les aura-t-on intégré à l'étude ?
Va savoir :).
SEP récurrente-rémittente depuis 1993, diagnostiquée en 1995
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