Imood, troubles mentaux et maladies auto-immunes

Les études en cours sur la SEP
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Bashogun
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Imood, troubles mentaux et maladies auto-immunes

Message non lu par Bashogun »

C'est une histoire de chercheurs, de souris et de hasard ! Cette histoire commence par une recherche sur une protéine, l'Annexin-A1, qui jouerait, pensent-ils, un rôle dans les maladies auto-immunes, sclérose en plaques et autres. Ainsi, ils créent chez des souris des lymphocytes T spécifiques à l'Annexin-A1.
S'ils constatent bien des signes d'un effet inflammatoire exacerbé, ils ont la surprise de remarquer que ces mêmes souris montrent alors un comportement inattendu qui consiste à creuser compulsivement, même dans leur propre cage.
« Il y a de plus en plus de preuves que le système immunitaire joue un rôle important dans les troubles mentaux, expose le professeur Fulvio D'Acquisto, qui a dirigé la recherche. Les personnes atteintes de maladies auto-immunes sont connues pour avoir des taux plus élevés que la moyenne de troubles de santé mentale tels que l'anxiété, la dépression et le trouble obsessionnel compulsif. »
En creusant, à leur tour, les mécanismes physiologiques qui ont pu conduire à une telle anxiété, ils découvrent un nouveau modulateur qu'ils baptisent immuno-moodulin - sachant que mood signifie humeur en anglais. Ils découvrent ensuite cette protéine de l'anxiété à des taux très élevé chez les patients affectés de troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
Le rôle exact de la protéine Imood n’est pas encore totalement connu. « C'est un travail que nous devons encore faire pour comprendre le rôle d'Imood, a convenu Fulvio D’Acquisto. Nous voulons également faire plus de travail avec de plus grands échantillons de patients pour voir si nous pouvons reproduire ce que nous avons vu dans le petit nombre que nous avons examiné dans notre étude. (...) elle pourrait influencer les gènes des cellules cérébrales qui ont été liés à des troubles mentaux »
Il n'est pas rare, en effet, que les sépiens subissent anxiété, voire dépression, ou plus simplement de forts niveaux de stress (ce n'est pas Mag' - qui s'était beaucoup intéressée au rapport activité cérébrale / stress / Sep - qui dira le contraire, je suppose. :wink: )

Mais cette recherche pourrait inverser l'idée selon laquelle le stress ou l'anxiété seraient des facteurs favorisant voire déclenchant une sclérose en plaques. L'anxiété serait alors plutôt un signe avant-coureur majeur d'une telle affection auto-immune.
Je suis un anxieux, je l'ai toujours été, bien plus que mes frères ou ma sœur ; mon cerveau n'est jamais au repos comme me l'avait dit, avec un soupçon de reproche, le médecin lors de mon EEG, il y a quelques années. Mais si tous les anxieux développaient une Sep, ça se verrait, ça se saurait. Je vois plutôt une question de niveau, de sources différentes ou la convergence avec d'autres facteurs.


Les liens :
Article Pourquoi Docteur
L'article scientifique publié par les chercheurs (en anglais)
_________________
Sep rémittente diagnostiquée en sept 2011, premiers symptômes en 2008, voire 2005
Sep secondaire progressive depuis 2016, diagnostiquée en février 2019
Traitement actuel : Rituximab

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maglight
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Re: Imood, troubles mentaux et maladies auto-immunes

Message non lu par maglight »

'Soir basho,
Comment vas-tu ?
Bashogun a écrit : 25 avr. 2020, 12:34 C'est une histoire de chercheurs, de souris et de hasard ! Cette histoire commence par une recherche sur une protéine, l'Annexin-A1, qui jouerait, pensent-ils, un rôle dans les maladies auto-immunes, sclérose en plaques et autres. Ainsi, ils créent chez des souris des lymphocytes T spécifiques à l'Annexin-A1.
S'ils constatent bien des signes d'un effet inflammatoire exacerbé, ils ont la surprise de remarquer que ces mêmes souris montrent alors un comportement inattendu qui consiste à creuser compulsivement, même dans leur propre cage
.../...
« Il y a de plus en plus de preuves que le système immunitaire joue un rôle important dans les troubles mentaux. Les personnes atteintes de maladies auto-immunes sont connues pour avoir des taux plus élevés que la moyenne de troubles de santé mentale tels que l'anxiété, la dépression et le trouble obsessionnel compulsif. »
En creusant, à leur tour, les mécanismes physiologiques qui ont pu conduire à une telle anxiété, ils découvrent un nouveau modulateur qu'ils baptisent immuno-moodulin - sachant que mood signifie humeur en anglais. .../....


Houpela, pela
Qu'elle beau début d'histoire, le hasard, la démonstration d'un trouble de la sphère psy, avec cette protéine ..et ce nom
Imood ! Qu'il est joli
Il n'est pas rare, en effet, que les sépiens subissent anxiété, voire dépression, ou plus simplement de forts niveaux de stress (ce n'est pas Mag' - qui s'était beaucoup intéressée au rapport activité cérébrale / stress / Sep - qui dira le contraire, je suppose. :wink: )

^^ah non, je suis juste heureuse, qu'il y aie une preuve, de ce que j'ai pu observer.
Je trouve ça aussi super, parce que, franchement, c'est dégeulasse cette affaire !

C'est vraiment culpabilisant a max de sous entendre à un sépien, que c'est parce qu'il a du mal a assumer ses symptômes, qu'il est dépressif ! La plupart d'entre nous, sommes des pro de l'acceptation, de courage, je le lis tout les jours et ça me fâche, grave, qu'on sous entende, le contraire !
On parle très peu, trop peu, même de tout ces trouble cognitifs dans les maladies auto-immunes. Comme si c'était limite, tabou !
L'affect, la mémoire, l'attention Tsss, c'est pour ma part, des symptômes résiduels que je me traine aujourd'hui, mais ça date de bien 5 ans, avant mon diag. Mon père souffrait lui aussi d'une maladie auto-immune et chez lui aussi, j'observais, cette espèce de dépression à bas bruit.
J'espère que l'on va creuser cette piste, elle est bonne, et si ils arrivent a bloquer cette protéine, cela devrait considérablement, améliorer notre quotidien. super1


"Mais cette recherche pourrait inverser l'idée selon laquelle le stress ou l'anxiété seraient des facteurs favorisant voire déclenchant une sclérose en plaques. L'anxiété serait alors plutôt un signe avant-coureur majeur d'une telle affection auto-immune."

Je suis un anxieux, je l'ai toujours été, bien plus que mes frères ou ma sœur ; mon cerveau n'est jamais au repos comme me l'avait dit, avec un soupçon de reproche, le médecin lors de mon EEG, il y a quelques années. Mais si tous les anxieux développaient une Sep, ça se verrait, ça se saurait. Je vois plutôt une question de niveau, de sources différentes ou la convergence avec d'autres facteurs.


Ca me parle, basho, ce que tu dis. Je suis comme toi, le cerveau jamais en repos. D'ailleurs, on est pas les seuls ici.
Je suis anxieuse, mais j'ai nettement vu mon anxiété augmenter, ses dernières années !
A boulot égal , malgré la force de l'habitude, mon stress a augmenté de manière inquiétante, jusqu'à m'alerter.
Mon humeur est devenu beaucoup plus instable. Tu me tires la larmes, en moins de 2-2, aujourd'hui, alors, qu'avant,
je pouvais masquer mes émotions, sans problème. Là, c'est terminado ! super pratique dans la vie, cette affaire ! :?

Donc oui! Super que cette protéine amène la preuve, d'une humeur, affectée par la maladie.
Elle "jouent" littéralement avec nos nerfs et nous enlève nos filtres.
Et le savoir, c'est désamorcer un peu le truc.
Le mental est capable, de dédramatiser, ce problème récurant, d'oscillation d'humeur voir de dépression .
Nous ne sommes pas des Faibles, nous affrontant des espèces de "vagues ", c'est pas pareil !
Perso, depuis que j'ai pigé le truc, ça m'a fait prendre le recul nécessaire, pour affronter ses coups de mou, avec une autre philosophie.

Pourvu que le corps médical adapte son comportement, face a cette nouvelle, et rendent aux sepiens,
leur légitimité a être parfois, en ballotage total !
j'ai hâte d'en savoir plus, en fait, Bashô, merci pour ce post, il me fait du bien au moral ! :D
Tchuss
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arwenn
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Re: Imood, troubles mentaux et maladies auto-immunes

Message non lu par arwenn »

vraiment très intéressant !
merci ;)
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Nostromo
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Re: Imood, troubles mentaux et maladies auto-immunes

Message non lu par Nostromo »

Salut,
Bashogun a écrit :En creusant, à leur tour, les mécanismes physiologiques qui ont pu conduire à une telle anxiété, ils découvrent un nouveau modulateur qu'ils baptisent immuno-moodulin - sachant que mood signifie humeur en anglais. Ils découvrent ensuite cette protéine de l'anxiété à des taux très élevé chez les patients affectés de troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

[...]

Mais cette recherche pourrait inverser l'idée selon laquelle le stress ou l'anxiété seraient des facteurs favorisant voire déclenchant une sclérose en plaques. L'anxiété serait alors plutôt un signe avant-coureur majeur d'une telle affection auto-immune.
La vieille histoire de la poule et de l’œuf : qui arrive en premier ? La fameuse protéine ne pourrait-elle pas être fabriquée en plus grande quantité en présence d'une anxiété plus importante, ou alors est-ce elle qui favorise l'anxiété ? Ou les deux (cercle vicieux) ?

Cette étude me renvoie à ma phase d'acceptation, dont j'ai toujours cru (mais je ne dirai jamais assez à quel point cela relève strictement de la croyance jusqu'ici) qu'elle a forcément joué un rôle favorable important dans l'évolution ultérieure de ma sep. Forcément, favorable, important, mais croyance obscurantiste. Avec cette publication, on ajoute enfin quelques vagues lueurs dans cet obscurantisme. J'avais à l'époque été psychologiquement pris en main par une copine, cette fameuse amie d'enfance qui terminait alors des études plus ou moins de médecine (chirurgie dentaire...) et qui était franchement barrée sur tout un fatras de notions mystiques (décorporation, chakras, vajrayāna et j'en passe), essentiellement autour du concept de lâcher prise et de la prise de conscience de la vanité de sa propre existence. Une notion importante en ce sens consistait par exemple à savoir pardonner à ses parents, chose peu évidente dans la mesure où je ne leur en avais jamais particulièrement voulu :). Il ne faut pas se méprendre sur le terme de "vanité de sa propre existence" non plus, l'idée est qu'elle est importante, voire essentielle, dans l'ordre du monde, mais pas plus que celle d'un chien ni d'une plante.

J'avais ensuite dessiné mon propre chemin, en particulier vers le tao, mais sans ces bases qu'elle m'avait apportées je n'en aurais certainement jamais rien fait. La notion de "tao" peut paraître fumeuse et difficile à conceptualiser, mais on peut la vulgariser de façon pas trop inexacte comme étant "la Force" dans Star Wars : ça devient tout de suite plus populaire et moins ésotérique. Ou peut-être que quand même un peu...

Avant mon diagnostic, puis dans les mois qui ont suivi, j'étais une boule de nerfs, je voulais avoir un contrôle sur tout. La moindre perte de contrôle sur un élément pourtant insignifiant (exemple : le retard d'un avion qui me faisait arriver en retard chez un client) était vécue comme une catastrophe, et source d'un stress à l'occasion intense. Ce travail que j'ai fait sur moi a changé du tout au tout ma façon d'aborder les choses, "boule de nerfs" me caractérise beaucoup moins aujourd'hui.

Bref, une étude intéressante et désolé pour le galimatias ésotérique :).

A bientôt,

JP.
sep récurrente-rémittente depuis 1993, diagnostiquée en 1995.
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Coco_Nuts
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Re: Imood, troubles mentaux et maladies auto-immunes

Message non lu par Coco_Nuts »

Effectivement c'est un sujet très intéressant.

Je souffre également de trouble de l'humeur (anxiété, dépression) depuis mon adolescence.
Mais mes pires dépressions ont été les dernières qui ont eu lieu entre 2017 et 2019.

Soit juste avant que je déclenche des symptômes qui font soupçonner une SEP.
On pourrait avoir tendance à dire que c'est ce stresse qui a déclenché cette première poussée, (bon moi je pense que c'est la grippe), mais ce pourrait avoir été un premier avertissement si on peut dire. Il y avait peut être déjà quelque chose qui déconnait.
Dans la longue attente des résultats de ponction lombaire et gros bilan sanguin (26 tubes !)
On reste sur un SCI
Pas de diag SEP, mais j'ai mon lot de bobos dépression, endométriose et maladie de l'œsophage
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