Medisite - Morgane Garnier - 16 juillet 2018
Dans une récente étude, des chercheurs se sont penchés sur l’apparition d’éventuels signes précurseurs de la sclérose en plaques et ont découvert que plusieurs troubles, notamment du sommeil, sont détectés chez les malades plusieurs années avant la pose du diagnostic.
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Des troubles divers et variés chez les personnes malades détectés avant le diagnostic
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Les chercheurs se sont concentrés sur le Canada, pays qui a le taux de sclérose en plaques le plus élevé au monde. Ils ont examiné les dossiers de santé de 14 000 personnes atteintes de la maladie entre 1984 et 2014 et les ont comparés à ceux de 37 000 autres individus sains. Résultat :
- - 5 ans avant la survenue des symptômes cliniques de la sclérose en plaques, ceux qui en sont atteints ont quatre fois plus de chance d’être traités pour des troubles du système nerveux tels que des douleurs ou des troubles du sommeil, et ont 50% plus de probabilité de consulter un psychiatre.
- La fibromyalgie, maladie se caractérisant par des douleurs musculaires et articulaires chroniques, et le syndrome du côlon irritable sont respectivement trois fois et deux fois plus répandus chez les personnes qui ont plus tard été diagnostiquées.
- Des migraines, des troubles de l’humeur, l’anxiété, la dépression et les troubles bipolaires constituent également d’autres signes précurseurs.
Ces résultats montrent que le diagnostic de la sclérose en plaques précède des [est précédé de] symptômes précoces qui ne sont pas considérés comme ceux reconnus par la maladie. « L’existence de ces signaux d’alerte sont bien acceptés pour la maladie d’Azheimer ou de Parkinson, mais il y a eu peu d’investigation sur le même schéma pour la sclérose en plaques », déplore la chercheuse Helen Tremlett.
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Article intégral
Source Multiple Sclerosis Journal
[Petit commentaire en réaction : l'étude montrerait tout son intérêt si elle avait comparé aussi les données pour des patients diagnostiqués d'une autre pathologie dont les symptômes sont proche de la ceux de la sclérose en plaques.
En outre, on peut certes déplorer que ces signes précurseurs soient mal pris en compte, mais cela ouvre ce faisant un accroissement du risque de diagnostic erroné. S'il faut à l'évidence mieux former les médecins, notamment généralistes, à la Sep, à ses symptômes et aux procédures pour la diagnostiquer afin de limiter autant que possible l’errance diagnostic, cela ne saurait conduire à établir un diagnostic mal étayé en s'affranchissant des critères.
L'actualité a récemment mis en exergue le cas d'une patiente diagnostiquée avec une sclérose en plaques et traitée - alors qu'il s'agissait d'une maladie de Lyme...]