J'y vois au contraire une opportunité sans précédent de redonner à un peuple qui avait tendance à partir dans tous les sens (et qui, pour cette raison, méritait bien cette meurtrissure), une direction commune à sa vie, et précisément de reconstruire une mémoire qu'il avait déjà perdue depuis lurette. Il avait perdu l'essence de ce qu'était une cathédrale, il avait perdu le souvenir de cet élan collectif qui seul pouvait bâtir un tel édifice, Notre-Dame était au fil du temps de plus en plus devenue, pour le Parisien, un simple aspirateur à touristes, et pour le Français, le point zéro des routes de France. Ah, et une comédie musicale toute pourrie, aussi, car rares sont ceux qui ont lu Victor Hugo.maglight a écrit :j'y vois un emblème amputé et une perte de mémoire collective.
Voir Notre dame Brûler, c'est voir le peuple meurtri. Les conséquences de la flamme vont, dans ma conception des choses bien au-delà, que de perdre la charpente.
La mémoire qui est partie en fumée ce soir était une mémoire dévoyée, bien éloignée de l'esprit des cathédrales. Mon espoir est que les années qui viennent feront renaître l'essence première de ce qu'est une cathédrale. Purification par le feu.
Tiens, je me relirais bien "Vie des Formes", par Henri Focillon. Il y est un peu question de tout ça.
A bientôt,
Jean-Philippe.