Combats du marais
Posté : 01 juil. 2011, 23:41
Quand est-ce que ça a commencé... je ne saurais le dire. Une nuit de juin ou d'octobre ? Peu importe de toute façon, cela fait si longtemps. D'aussi loin que je me souvienne, et d'aussi loin que mes repères temporels me sont fidèles, la première attaque a dû avoir lieu il y a 15 ou 16 ans de ça.
Il s'est installé de façon insidieuse, lentement, sûrement... Il s'est caché, presque fait oublié, maître dans l'art de l'infiltration... Il a joué un moment... adversaire invisible, qui n'attaquait que la nuit, lorsque le sommeil tentait de redonner des forces à mon corps fatigué. Quand j'ai commencé à bien le cerner à force d'attention pour comprendre sa tactique, il a changé de front... Ses attaques se sont diversifiées, sont apparues le jour également. Parfois je ne l'ai pas reconnu. Il attaquait de toutes parts, mais je ne le voyais pas, personne ne l'a jamais vu à cette époque là. Et mes blessures restaient silencieuses, invisibles pour beaucoup. J'ai cherché de l'aide... j'ai fait appel aux plus grands chamanes... mais personne ne pu cerner cet être maléfique.
Lasse d'appeler aux secours et de ne pas être écoutée, j'ai commencé à me résigner. Il est devenu un désagréable compagnon de route, sa présence planant autour de moi. Minant mes nuits, minant mes journées, me laissant reprendre espoir pour mieux saper mon moral quelques jours, quelques mois, quelques années plus tard... Je n'ai pas vu les effets sournois s'installer... j'ai perdu ma gaieté naturelle, j'ai appris le silence, j'ai appris le recul, j'ai perdu confiance aussi, j'ai perdu l'avenir... Tout mes sens me signalaient sa présence, mais étais-je donc la seul à le percevoir ? Mes sens étaient-ils encore digne de confiance ? Pouvais-je encore me faire confiance ? Si les grands chamanes jugeaient mes perceptions trompeuses, mensonges... je ne pouvais plus me faire confiance, un chamane ne se trompe jamais, j'ai appris.
Le silence oui... le silence qui vous coupe du monde, qui vous coupe de la sérénité et qui vous isole du bonheur.
Les années ont passé, il a lancé quelques attaques violentes. Je ne l'ai pas reconnu. Mes offensives ont été inutiles et vaines, les chamanes toujours aussi aveugles et sourds, je ne pu que panser mes blessures dont certaines me brûlent toujours. Pataugeant dans le brouillard, m'enfonçant toujours plus dans le marais de la solitude et de l'isolement, il a failli me faire tomber plus d'une fois. Mais malgré le doute et le désespoir, j'avais a présent trois raisons de garder la tête haute.
Les années passées dans le marais m'ont redonné un peu confiance. J'écoute de nouveau mes sens et ne me fie plus au premier chamane venu. Ses mêmes sens qui ont sauvé un de ses êtres si chers à mon coeur, les chamanes ne m'avaient pas cru une fois de plus. Mais il ne s'agissait plus de moi, et la magie qui ouvrait alors mes sens est la plus puissante qui existe, je ne pouvais me tromper. Et mes sens avaient vu juste, les chamanes ont bien été obligé de le reconnaître quand ceux qui avaient attaqué mon fils furent démasqués. Mais ce fut long et douloureux, le doute m'avait encore submergé avant que la vérité n'éclate.
Récemment, il a attaqué de nouveaux, à plusieurs reprises, sans relâche pendant des jours et des semaines. Je commence à le cerner de mieux en mieux, mais toujours dans le brouillard, je brasse de la brume, ne le touche que trop rarement. Les chamanes commencent à évoquer son existence, certains la nie encore... Il existe des armes, j'en suis sûre, les chamanes pourraient lever le brouillard, me redonner le soleil, et ainsi, je pourrais me battre contre du concret !
Mais il me faut attendre, encore et toujours... attendre, et pendant ce temps, le doute ouvre la fange sous mes pieds, je m'enlise et ma combativité s'émousse...
Reverrais-je un jour le soleil et l'herbe verte sous mes pieds ?
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Ce texte est mon oeuvre, merci de la respecter et de ne pas l'utiliser sans mon consentement.
Il s'est installé de façon insidieuse, lentement, sûrement... Il s'est caché, presque fait oublié, maître dans l'art de l'infiltration... Il a joué un moment... adversaire invisible, qui n'attaquait que la nuit, lorsque le sommeil tentait de redonner des forces à mon corps fatigué. Quand j'ai commencé à bien le cerner à force d'attention pour comprendre sa tactique, il a changé de front... Ses attaques se sont diversifiées, sont apparues le jour également. Parfois je ne l'ai pas reconnu. Il attaquait de toutes parts, mais je ne le voyais pas, personne ne l'a jamais vu à cette époque là. Et mes blessures restaient silencieuses, invisibles pour beaucoup. J'ai cherché de l'aide... j'ai fait appel aux plus grands chamanes... mais personne ne pu cerner cet être maléfique.
Lasse d'appeler aux secours et de ne pas être écoutée, j'ai commencé à me résigner. Il est devenu un désagréable compagnon de route, sa présence planant autour de moi. Minant mes nuits, minant mes journées, me laissant reprendre espoir pour mieux saper mon moral quelques jours, quelques mois, quelques années plus tard... Je n'ai pas vu les effets sournois s'installer... j'ai perdu ma gaieté naturelle, j'ai appris le silence, j'ai appris le recul, j'ai perdu confiance aussi, j'ai perdu l'avenir... Tout mes sens me signalaient sa présence, mais étais-je donc la seul à le percevoir ? Mes sens étaient-ils encore digne de confiance ? Pouvais-je encore me faire confiance ? Si les grands chamanes jugeaient mes perceptions trompeuses, mensonges... je ne pouvais plus me faire confiance, un chamane ne se trompe jamais, j'ai appris.
Le silence oui... le silence qui vous coupe du monde, qui vous coupe de la sérénité et qui vous isole du bonheur.
Les années ont passé, il a lancé quelques attaques violentes. Je ne l'ai pas reconnu. Mes offensives ont été inutiles et vaines, les chamanes toujours aussi aveugles et sourds, je ne pu que panser mes blessures dont certaines me brûlent toujours. Pataugeant dans le brouillard, m'enfonçant toujours plus dans le marais de la solitude et de l'isolement, il a failli me faire tomber plus d'une fois. Mais malgré le doute et le désespoir, j'avais a présent trois raisons de garder la tête haute.
Les années passées dans le marais m'ont redonné un peu confiance. J'écoute de nouveau mes sens et ne me fie plus au premier chamane venu. Ses mêmes sens qui ont sauvé un de ses êtres si chers à mon coeur, les chamanes ne m'avaient pas cru une fois de plus. Mais il ne s'agissait plus de moi, et la magie qui ouvrait alors mes sens est la plus puissante qui existe, je ne pouvais me tromper. Et mes sens avaient vu juste, les chamanes ont bien été obligé de le reconnaître quand ceux qui avaient attaqué mon fils furent démasqués. Mais ce fut long et douloureux, le doute m'avait encore submergé avant que la vérité n'éclate.
Récemment, il a attaqué de nouveaux, à plusieurs reprises, sans relâche pendant des jours et des semaines. Je commence à le cerner de mieux en mieux, mais toujours dans le brouillard, je brasse de la brume, ne le touche que trop rarement. Les chamanes commencent à évoquer son existence, certains la nie encore... Il existe des armes, j'en suis sûre, les chamanes pourraient lever le brouillard, me redonner le soleil, et ainsi, je pourrais me battre contre du concret !
Mais il me faut attendre, encore et toujours... attendre, et pendant ce temps, le doute ouvre la fange sous mes pieds, je m'enlise et ma combativité s'émousse...
Reverrais-je un jour le soleil et l'herbe verte sous mes pieds ?
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Ce texte est mon oeuvre, merci de la respecter et de ne pas l'utiliser sans mon consentement.