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Abaja a écrit :Mais je m'en fou je n'ai pas un cancer JE NE SUIS DONC PAS MALADE
J’ai vu les réactions qu’avaient provoqué cette hiérarchisation des maladies... je crois que cela dépend pour beaucoup des expériences personnelles de chacun, il n’y a pas « un » cancer, il n’y a pas non plus « une » sep. On meurt plus volontiers du premier que de la deuxième, mais dans le même temps on arrive assez souvent à guérir du premier... et jamais de la deuxième, qui peut (ce n’est certes pas le cas le plus fréquent, mais il n’est pas suffisamment rare pour être ignoré) provoquer une mort assez atroce, par exemple par étouffement : quand les nerfs qui commandent les poumons ne fonctionnent plus, ... l’issue est courue d’avance et peu plaisante. La deuxième pourra se faire complètement oublier et t’offrir une vie normale, ce n’est de loin pas le cas le plus fréquent, le premier devra être pris à bras le corps, c’est en général ce qu’on fait d’ailleurs, sinon c’est la mort assurée. La sep se présentera volontiers comme une épée de Damoclès qui s’installe pour quelques décennies et contre laquelle les traitements seront peu efficaces, pour dire le moins, le cancer s’étale beaucoup moins dans le temps, mais avec des chances croissantes d’en guérir grâce à des traitements de plus en plus efficaces. Ah j’oubliais, le cancer est une maladie beaucoup mieux connue que la sep.
Pour avoir la sep et pas (encore) de cancer, sincèrement je ne sais pas lequel des deux je trouverais préférable, selon mon système de valeurs. Je pense que ça dépend des jours
.
Bref, beaucoup de points d’interrogation dans tout ça, ce qui ne favorise pas une sortie du « déni » tant qu’on n’a pas, pour une raison quelconque (réflexions personnelles, aggravation brutale de la maladie, etc.), pris l’entière mesure de ce que signifie, ou ne signifie pas, le diagnostic. Une seule chose me semble à peu près sûre dans tout ça : tu as mille fois raison de continuer à profiter chaque jour du maximum qu’il peut t’apporter, une de mes devises post-diagnostic préférées a d’ailleurs très vite été : « tout ce qui est pris n’est plus à prendre ».
Pour la suite, tu as tout le temps. Je crois bien qu’aussi longtemps qu’il soit appelé à durer, le déni est transitoire, autre chose lui succédera, puis encore autre chose, et à la fin de ce long processus viendra enfin l’acceptation. L’acceptation t’aidera certes à mieux vivre au quotidien avec la sep, mais son efficacité sur l'évolution de ton état de santé, heu, comment dire
? Autrement dit, que tu sois dans le déni ou que tu aies tout accepté ne changera pas grand chose de ce point de vue, donc tu as tout le temps. Ne brûle pas les étapes, les choses viendront toutes seules, laisse les donc venir d’elles-mêmes...
Je t’embrasse,
Jean-Philippe.