Des alliées pour lutter contre la sclérose en plaques
Blog Dire / Agence SciencePresse - Hélène Jamann - 30 novembre 2018
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Provenant de cellules mères appelées « cellules progénitrices d’
oligodendrocytes » (OPC)* , les
oligodendrocytes se caractérisent par leurs « longs bras » (voir la figure 1). Ces prolongations s’étendent et s’accrochent aux
axones neuronaux avoisinants, ce qui permet la mise en place d’un maillage de soutien robuste. Cette configuration maintient la structure des cellules les unes par rapport aux autres. Véritables charpentiers, les
oligodendrocytes sont les seules cellules capables de fabriquer de la
myéline* autour des
axones neuronaux dans le
système nerveux central. Ces gaines de
myéline, sur le même principe que le caoutchouc des fils électriques, favorisent la propagation rapide des signaux électriques. Grâce à elles, les
neurones peuvent s’envoyer des signaux électriques et communiquer efficacement.
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La guerre des cellules
Dans la sclérose en plaques, des cellules immunitaires activées de manière aberrante envahissent le cerveau et la
moelle épinière pour s’attaquer à la
myéline et aux
oligodendrocytes. Cette dégradation de
myéline et l’arrêt de sa production aboutissent à la perte de communication
neuronale, mais aussi à la dégénérescence des
neurones et de leurs
axones [4]. Cette destruction cellulaire et myélinique dans une zone délimitée du
système nerveux central laisse des
lésions apparentes, appelées « plaques ». (...)
La protection des cellules nerveuses
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De nombreuses équipes de recherche à travers le monde se sont intéressées aux
oligodendrocytes et aux OPC. En effet, les OPC représentent de 2 à 9 % des cellules du cerveau adulte, constituant une réserve potentielle de nouveaux
oligodendrocytes. À la suite d’une perte d’
oligodendrocytes, les OPC permettent ainsi de reformer la gaine de
myéline détruite : ce phénomène s’appelle « la remyélinisation [7] ». Pour les patients atteints de sclérose en plaques, bien que les OPC soient toujours présentes dans leur
système nerveux central, la remyélinisation est altérée à cause de l’environnement hostile des plaques et des dégâts causés par les cellules immunitaires.
Des chercheurs ont alors eu l’idée de contrer cet environnement hostile pour permettre aux OPC de générer de nouveaux
oligodendrocytes. Différentes stratégies ont été tentées, dont la stimulation de la différenciation des OPC et le blocage des inhibiteurs présents dans la zone lésée.

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Dans la thérapie remyélinisante, les OPC (C, en vert) sont stimulées pour pouvoir se transformer en
oligodendrocytes neufs et ainsi rétablir la communication entre les
neurones.
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